La Galerie Orenda, dans le 7ème, présente un « voyage à Ispahan » jusqu’au 15 avril
Le nouvel an iranien (Norouz ou « nouveau jour ») correspond à la naissance du printemps. À cette occasion la galerie ORENDA a invité trois artistes iraniens à présenter leur vision de la ville historique d’Ispahan (cité d’ocre, de cobalt et de turquoise) chantée par les écrivains voyageurs et les poètes.
Les peintures, aquarelles et calligraphies de ces trois artistes inspirés par la mémoire et l’histoire de l’ancienne capitale des Safavides, constituent un palimpseste de couleurs et de courbes qui réinventent un univers rêvé, suggèrent une nostalgie songeuse, ordonnent l’harmonie de vies intérieures happées et métamorphosées par les grands courants, les ruptures et les tourments de l’histoire personnelle et collective.
L’exposition constitue une harmonie poétique dans des tons d’ocre et de bleu, ocre du désert persan et bleu des mosaïques de l’architecture des mosquées d’Ispahan. À l’intérieur de cet écrin, chacun des trois artistes propose une vision singulière de cette ville mythique.
Le calligraphe Eugène Houshang Ardalan est inspiré par le souffle immémorial des poètes persans : Ferdowsi, Hafez, Roudaki, Raadi, Saadi. Ses compositions épurées semblent s’enrouler autour des textes, les caresser, les orner comme en hommage fervent à leur pérennité. Elles sont autant de notes dansantes suggérant correspondances entre le dit et le peint, le silence et le chant. Comme le souligne Golnaz Raadi dans le très beau catalogue qui complète cette exposition, la calligraphie, art millénaire du geste et du mouvement, encore très vivant dans l’Iran d’aujourd’hui, constitue une « poésie visuelle, une « musique silencieuse ».
Darab Diba, architecte et peintre, a l’art d’allier une composition rigoureuse avec la poésie des formes. Ses toiles subtiles et insolites nous invitent à découvrir la beauté des entrelacs de l ‘architecture traditionnelle à travers le regard des femmes. Femmes cachées, dont la beauté se laisse découvrir comme on offre un fruit défendu. À travers la grâce fascinante de ses énigmatiques portraits entrevus derrière un maillage délicat de dentelle architecturale, il fait revivre la beauté et le mystère des femmes qui ont été les perles des anciens palais. Ainsi il nous laisse entrevoir des vies lointaines et songeuses étreintes par l’inextinguible force de la destinée. Ces femmes au regard perdu semblent nous inviter à traverser les siècles, à partager leur leurs rêves ou leur solitude.
Nurieh Mozafarri illustre la splendeur architecturale d’Ispahan avec des compositions très originales qui fragmentent l’espace et le reconstituent à la faveur d’un jeu de couleurs éblouissant. D’un éclat de mosaïques ou d’un enchevêtrement de pierres surgissent des personnages gracieux qui semblent nous rejoindre, les voutes des mosquées s’élèvent ou s’affaissent tandis que des constructions d’azur percées de lumières d’or se reflètent dans des plans d’eau sombre. L’artiste joue avec la palette des couleurs d’Ispahan et nous conte des histoires lointaines teintées de nostalgie.
L’Iran, souvent célébré à travers son cinéma, est aujourd’hui redécouvert à travers la musique et l’art. Deux jours après le concert Trio Chemirani au Café de la Danse, le Voyage à Ispahan à la galerie ORENDA, dont le vernissage, le jeudi 26 mars, s’est accompagné de musique persane, constitue un véritable enchantement.
Informations Pratiques:
Galerie Orenda
54 rue de Verneuil
75007 Paris
Du 26 mars au 15 avril
www.orenda-art.com
art@orenda-art.com
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